Les danseurs du Pockemon Crew sont en résidence cette saison à La Machinerie ; la reprise de Millesime, sera dévoilée le 15 janvier prochain.

Avant de présenter leur spectacle, les danseurs ont déjà pu occuper le plateau du Théâtre de Vénissieux et Bizarre ! pour quelques répétitions à l'automne 2020. Ils reviendront dès le début du mois de janvier.
Ils réservent aux publics et habitants de nombreuses opportunités de rencontres et d'interactions en 2021 lors d'ateliers, de masterclass, ou encore lors du labo danse à Bizarre !
Nous avons posé quelques questions à Riyad Fghani, directeur artistique de la compagnie.

 

Le Pockemon Crew a fêté ses 20 ans en 2019 ; comment cette aventure a-t-elle commencé ?

Tout a réellement commencé en 1999. A cette époque les Battles commençaient à se développer un peu partout en France. Nous étions plusieurs à nous entrainer depuis 2-3 ans sur le parvis de l’Opéra de Lyon, donc avec quelques amis, nous avons décidé de nous présenter à un de ces battles organisé à Grenoble, pour représenter la ville de Lyon. Tout le monde a été épaté par notre style lyonnais, mélange entre les bases américaines, nos mouvements, notre look vestimentaire et de la provocation…. Et depuis, cette aventure incroyable ne s’est pas arrêtée !
 

Le public Vénissian avait pu découvrir "Hashtag 2.0", votre précédente création. En janvier, nous accueillerons la reprise de "Millésime". Pour ce projet vous avez choisi de travailler avec des danseurs de l'Opéra de Lyon. Comment est né ce projet et comment avez-vous travaillé ensemble ? 

Nous avons commencé par nous entrainer sur le parvis de l’Opéra avant d’être invités, en 2003, à rentrer au sein de cette institution en tant que compagnie en résidence pendant 10 ans. Nous avions donc ce projet de mélanger les deux univers, Hip Hop et danse classique depuis plus de dix ans, à travers une création chorégraphique qui serait le reflet du partage d’expériences entre les danseurs et une célébration de la danse sous tous ses formes. Nous avons donc saisi l’opportunité des 20 ans de la compagnie pour proposer ce projet de création au Ballet de l’Opéra, ce qui a donné lieu à la création Millésime présentée en octobre 2019 à l’Opéra de Lyon. Et nous sommes très heureux que cette collaboration perdure dans le temps avec la présentation de la reprise en janvier prochain au Théâtre de Vénissieux. 

Un mot sur vos projets en cours/à venir ? 

Nous travaillons actuellement au développement et à la diffusion de la création Millésime en partenariat avec les danseurs de l’Opéra. Et nous travaillons aussi sur une nouvelle création initiée par un danseur de la compagnie, le projet Gaia. On vous en dira plus dans quelques temps! 
 

"Le Pockemon Crew est en résidence cette saison à la Machinerie". Ça veut dire quoi concrètement pour des artistes ?

Pour la compagnie et les artistes c’est toujours un plaisir et une reconnaissance d’être suivis et soutenus par une institution comme La Machinerie. Les danseurs et moi-même sommes fiers et heureux de l’opportunité qui nous est offerte, d’autant plus que nous avons un lien particulier avec la ville de Vénissieux. Concrètement, l’accueil en résidence à La Machinerie nous permet de réaliser une grande partie du travail de création grâce à la mise à disposition de salles pour élaborer et répéter nos créations, aussi bien au niveau de la chorégraphie que de la technique (lumières, décors, son). Puis nous présentons notre travail au public lors des répétitions publiques ou des représentations, au Théâtre de Vénissieux, comme cela va être le cas pour Millésime le 15 janvier prochain. Nous faisons aussi tout un travail de transmission sur le territoire vénissian en étroite collaboration avec les équipes de La Machinerie, à travers la mise en place d’ateliers de danse Hip Hop aux approches thématiques variées tout au long de l’année. 

Quelles-sont les conséquences de la crise sanitaire dans l'avancée de votre travail en tant qu'artiste(s) ?

Cette crise engendre pour les artistes et notre équipe, une incertitude permanente. Mais surtout, l’annulation de la plupart de nos représentations depuis mars nous a enlevé l’essence même de notre métier et notre motivation au quotidien : la scène et la rencontre avec notre public. Du coup, les danseurs ont eu une baisse de morale et de motivation, surtout pendant le premier confinement, puisque ne nous ne pouvions même pas nous entrainer, ce qui a été aussi dur physiquement. Mais la détermination étant l’ADN de la compagnie, on garde espoir ! Et nous essayons au maximum de profiter de cette période faite d’incertitudes et de doutes pour développer de nouveaux projets, continuer à s’entrainer et à répéter… On ne va surement pas se laisser abattre ni nous arrêter de travailler, l’envie de danser et de créer est plus forte ! Et nous voulons être prêts, pour notre public, dès que cela sera possible !

Quel est votre lien avec Vénissieux ? 

La majorité des danseurs du Pockemon Crew sont issus de Vénissieux. Et tous, pratiquement, ont fait leurs premiers pas de breakdance à la MJC de Vénissieux. Nous avons donc un lien fort avec cette ville, qui perdure au fil des années. La résidence à la Machinerie est donc d’autant plus importante à nos yeux qu’elle fait écho à notre histoire et notre évolution. 
 

On vous verra aussi dans les collèges et lycées du territoire Vénissian ?

Oui ! La transmission est au cœur du projet de la compagnie depuis sa création, à travers des ateliers pour les amateurs et les professionnels, en France et à l’international. Comme évoqué plus haut, dans le cadre de notre résidence à La Machinerie, il nous semblait essentiel de poursuivre ce travail de transmission et de créer du lien sur le territoire vénissian, à travers une série d’ateliers d’initiation à la danse Hip Hop, dispensés par des danseurs de la compagnie au collège Paul Éluard et au lycée polyvalent Jacques Brel de Vénissieux. 
 

Trois autres artistes - toutes disciplines confondues - dont vous admirez le travail ?

Il y en a plusieurs mais les chorégraphes passés à l’Opéra de Lyon, tels que William Forsythe et Jiří Kylián, nous ont beaucoup inspiré dans notre travail de création.

Je pense aussi à Mathurin Bolze, circassien et chorégraphe lyonnais, créateur de la compagnie MPTA, dont on apprécie beaucoup le travail et l'univers poétique. 

Et pour le dernier, il y a Fary / humoriste de Stand Up du Jamel Comedy Club avec qui nous avons déjà eu l’occasion de collaborer lors de la première édition de notre évènement « Pockemon Crew & Friends ».


Une dernière question, et pas des moindres (roulements de tambour) : Il est comment le monde d'après ? 

Le monde d’après, pour moi, n'est surtout pas comme le monde d’aujourd’hui ! Dans l’idéal, je garderai un peu du meilleur de ce qui a été fait jusqu’à maintenant comme base pour construire un futur plus responsable et égalitaire, tant au niveau des droits de l’homme, que de l’environnement, par exemple. Nous avons une lourde responsabilité, individuelle et collective, pour faire que ce monde d’après soit meilleur que le monde d’aujourd’hui !

 

 

Crédit photos : Header de page - Homard Payette